12 juin 2014
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Art Gué
Dessaisonnés les sonnets sèment des rocailles
En salades dans les rades les ateliers
La Géhenne sans cesse travaille sur les rails
Vers les lignes des horizons fers aliénés
Aux mailles des neurones ou des feux ronronnent
Les braises que rien n’apaise gonflent fantômes
Et icônes flammes en berne sur le dôme
Des mémoires en brouillards que le temps façonne
Aux oiseaux des nuits mal fagotées qui incisent
Des esquisses reprises aux arrêtes vives
Les plans sous la lame des encres agonisent
Spectres ordinaires des mirages en dérive
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encres sans fond
4 juin 2014
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Hier
Y errent les douces plumes des nuées
Les serres des chimères ont cerné
Les espaces sans angoisses ni voix
Les ténèbres sont venues faire loi
Les nus se sont mus en chaires brûlées
Les os vont se désunir écrasés
Ailleurs dans l’horreur et l’impensable
Le dire l’écrire en faire du sable
Tenter de garder un sourire sans
Regrets et donner aux images sang
Et pensées une image en un hommage
Qui survive au désastre et au naufrage
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encres sans fond
2 juin 2014
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Rive âge
Entre deux se meuvent des paysages
Qui s’en vont moulus avec les voyages
La vapeur des étés se mêle aux givres
Des calendriers que les saints enivrent
Les rives des sillons s’érodent aux
Hasards que les années défont sursauts
Et méandres étiages et déluges
Les bois flottés ne trouvent de refuge
Que sur les marges évadées des pages
Qu’on s’invente le soir quand meurt le jour
Quand des mirages rescapés des âges
Font dériver des images d’amour
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encres sans fond
9 mai 2014
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paysage dédié trou à...
Laisser le comparatif aux poètes dactylographes / « Comme et tel » balancés aux esthétiques surannées / La loupe stratifiée au musée des ébénistes / L’image pédagogique aux pilleurs de naufrages / Le mot en nerfs se meut dans les ondes des organes / Le nerf en mots exprime / L’électricité continue maintient sa constante tension / Le crabe mortifère délite ses mues semant dans les épaves ses jus et ses carcasses / Nul héritage il lègue sa cargaison toxique et prolifère / Comptable exaspéré il pâture toutes colonnes / Du passif à l’actif il ajoute sans rien ôter / Le cahier omnivore déborde ses marges / Le jusant des souvenirs se regonfle sans cesse / Les exuvies s’enveniment d’existences actives / La loupe gangrène le tronc et déborde sur les franges / Dévorant la futaie les registres et les sylphes / Les nymphes les nixes / Ophélie n’en finit pas de dériver /
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encres sans fond
7 mai 2014
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Paysages dédiés deux
Les dés buttent sur les décombres des jeux
La fumée des clopes archivées dans les attentes
Érode les chiffres écrasés sous les inutiles dieux
La lame d’un tarot inique coupe la suite latente
Le catalogue des images et des doux mots
Consume les index des lustres énucléés
Aux relents équivoques que charrient des eaux
Révoquées par l’impossible résurgence
Répondent des chœurs et des lais convulsés
Les graphes des ans animent la virulence
D’un fleuve aux rives imprécises aliéné
En son sein de vibrances absconses
Qui s’en vont retrouver le bateau de Rimbaud
Et ses noyés et leurs danses qui dénoncent
La froide beauté d’un printemps météo
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encres sans fond
5 mai 2014
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paysage dédié
Le paysage a chaviré dans le fleuve des souvenirs
L’ogre dévore ses repentirs peintre aux yeux crevés
Il classe sur les barrettes la danse des doigts gelés
Les oiseaux des aplats tressent sans frémir
Des mélodies aux harmonies obscènes et patentes
Le battement traine à contre ton sa misérable détente
L’innommable sans laisser le trait se tarir creuse
Le sommeil aux yeux d’opium et dépose son limon
Un soliste venu des catacombes expose un vieux thème
Où s’agitent des mensonges qui essaiment
L’arche brisée perpétue l’écho des pas d’hier
Percussions aux lames plurielles qui errent
Du zénith au nadir du sud au nord
Jusque les nerfs à vif qui crispent tous décors
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encres sans fond
3 mai 2014
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Énième
Une main tendue un regard
Miment au travers du brouillard
Des S O S coincés des étoiles crispées
Des gestes vénéneux des bavures tronquées
Les dais des balancelles basculent sans pudeur
Et figent dans la nausée des visages de tueurs
Des silhouettes corrodées aux allures de radasses
La nuit gangrène le jour et piège dans sa nasse
Des noyés des épaves des vapeurs tiédasses
Barbare agnostique / Athée à l’ombre d’une croix
Le cadastre des souvenirs agglomère les voix
Des salves de cris vengeurs
Des rires tapageurs
Caféine et nicotine en mélasse
S’invectivent en carcasse
Une chaloupe aux mornes rameurs
Bat sa coulpe sans aucune rigueur
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encres sans fond
27 avril 2014
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Art dur
Cloués nus sourds dépôts de coups leurres
Regards et égards mêlés tanguent dans le vif
Les cieux voilés ne délivrent que calculs trompeurs
Qui sidèrent et torpillent des mirages naïfs
La vielle des horloges bourdonne sa fureur
Et livre sa gangue de masques aux rictus tueurs
La quille sous la surface ondule sans ardeurs
Et crève les limons soulevant les humeurs
Chaudière en surchauffe et carène poreuse
Le capitaine courtise des fantômes maussades
L’équipage a déserté le passager malade
Dilue dans le roulis ses grimaces parades
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encres sans fond
25 avril 2014
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Stultifera navis
La nef a perdu le nord
Engoncée dans la chape de brouille art
Arthur et ses sémaphores
Louis et les musiques de Léo
Ne sont que de tristes crobars
Frêles étais et pauvres canots
L’absence plus qu’immense
N’ensemence qu’une errance
Les mots des pauvres gravés dans les sillons
Bercent et ravivent les blessures
Anciennes qui épousent les textures
Des maux et des pertes mises au pilon
L’esquif baptisé de toutes les couleurs
S’en vient s’échouer sur le sable passif
Des deltas insatiables mornes avaleurs
De toutes les carcasses aux destins naïfs
Qui n’eurent pour avenir que les leurres
Des nuits étoilées de blues et de rock & roll
De soleils inventés à coup de paraboles
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encres sans fond
19 avril 2014
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et vint la nuit
Gospel aux ailes broyées
Qui lance aux échos ses appels
Dans la nuit des mots noyés
Eviscérés dans le missel
Nègre blanc sans foi ni loi
Migrant sans retour ni droits
Chien de meute isolé dans les bois
Riff désossé retourné dans les doigts
Les mains électricité saignent
Des canons sans répons ni clef
Un naufragé sur un vers enseigne
La brasse à des pendus gelés
Au casino un estropié joue sa guibolle
La mère retient son placenta
Le père dessoule dans la rigole
Et l’ADN s’amuse à avaler des doses
D’opium pour peindre la mort en rose
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encres sans fond